Ce mois-ci, on vous emmène sur l’aqueduc de la Dhuis pour une balade sportive à faire en gravel ou VTT. Moins connue que les bords de Marne ou le canal de l’Ourcq, la promenade de la Dhuis serpente à flanc de coteaux entre Dampmart et Clichy-sous-Bois. Assez roulant mais agrémenté de quelques raidillons et passages boueux, le sentier s’avère par endroits plus exigeant, mais aussi beaucoup moins peuplé et plus sauvage que les deux itinéraires cyclables majeurs de l’Est francilien.
La boucle que l’on vous propose au départ de la gare de Nogent-Le Perreux se divise en deux parties : une première partie facile sur les bords de Marne sur 23 kilomètres jusqu’à Dampmart, puis la promenade de la Dhuis sur 22 kilomètres, avant de revenir sur les bords de Marne par Montfermeil et Gagny.
Depuis la gare de Nogent-Le Perreux, on se dirige tout d’abord vers le pont de Bry-sur-Marne, que l’on traverse avant de redescendre sur les quais de la rive gauche.
Pendant neuf kilomètres, on alterne pistes cyclables et petites rues tranquilles sur les bords de Marne. À Gournay-sur-Marne, la piste cyclable atteint un point bas parfois inondé en cas de crue, surplombé par les ruines de la célèbre discothèque La Plage, où l’on pouvait rencontrer Johnny ou Dick Rivers dans les années 1960. Au même endroit, une plage fluviale aménagée dans l’entre-deux-guerres était surnommée le « petit Deauville » en raison de l’afflux de Parisiens qui venaient s’y baigner. Situé en zone inondable, le site est aujourd’hui abandonné et voué à la démolition.
Un peu plus loin, attention à ne pas dépasser la passerelle du Moulin, que l’on traverse pour regagner l’autre rive, en profitant au passage d’une très belle vue sur la Marne.
Après deux kilomètres sur les quais de la rive droite, on atteint le lac de Vaires-sur-Marne, que l’on va contourner par la gauche et suivre sur l’un des deux chemins parallèles qui le longent. À noter que le chemin bitumé, le plus proche du lac, était inaccessible lorsqu’on a reconnu le parcours en avril, obligeant à emprunter le second chemin un peu plus haut. Des travaux sont encore en cours pour accueillir ici les épreuves de canoë-kayak et d’aviron pour les Jeux olympiques de 2024.
Une fois sorti de la base de loisirs de l’île de Vaires, on atteint un grand rond-point que l’on quitte pour le chemin de halage du canal de Chelles, jusqu’à une écluse. On tourne à gauche pour traverser l’écluse et retrouver la rive droite de la Marne sur sept kilomètres.
C’est à Dampmart qu’il faut quitter les bords de Marne pour emprunter le chemin des Tartreux avant d’atteindre l’aqueduc de la Dhuis. C’est aussi là que les choses commencent à se corser, mais vous avez encore la possibilité de faire demi-tour, ce qui fera déjà une belle balade de 46 kilomètres ! Sinon, tournez à gauche et passez sous les voies de chemin de fer. Après un court passage sur un chemin assez boueux et caillouteux, vous voici arrivé au pied de l’aqueduc.
Devant vous se dresse une montée régulière d’un kilomètre à 5 %, qui vous emmène sur un terre-plein gazonné où commence la promenade de la Dhuis. Au point où commence notre itinéraire, l’aqueduc vient en effet de passer sous la Marne par un siphon entre Dampmart et Chessy, avant de reprendre de l’altitude, ce qui explique cette pente initiale.
Le chemin est toujours constitué de deux sentiers parallèles et plus ou moins étroits. A priori, on est censé rouler sur celui de droite, mais n’hésitez pas à passer côté gauche pour éviter quelques ornières ou des passages boueux. De toutes façons, vous ne croiserez pas grand monde sur la route.
Si vous ne voyez aucun aqueduc dans le paysage, c’est normal car il est situé sous vos roues. Il s’agit d’un aqueduc souterrain dont la prise d’eau se situe sur la commune de Pargny-la-Dhuis, à 85 kilomètres de Paris. Les plus aventureux d’entre vous pourront d’ailleurs tenter de suivre la direction opposée et de remonter l’aqueduc jusqu’à la source, sur une map proposée par le Wild Velo Club. On n’a pas testé, mais ça a l’air assez périlleux !
Tous les 500 mètres, des portes métalliques peintes en vert rythment la promenade. Ces regards de visite donnaient accès à l’ouvrage à intervalles réguliers pour le contrôler. Ils n’ont aujourd’hui plus aucun usage, l’aqueduc étant vide sur la portion que nous suivons dans cette balade. Alors que l’eau alimentait à l’origine le réservoir de Ménilmontant à Paris, elle est aujourd’hui détournée en amont vers le parc de Disneyland…
La plus grande partie du parcours est constituée d’un chemin en terre assez roulant, parfois interrompu par des passages de routes, mais aussi des portions plus ou moins boueuses et quelques raidards pas toujours faciles à passer à vélo. Rassurez-vous, ils sont toujours très courts et au pire on peut toujours les passer à pied sur quelques dizaines de mètres.
Le passage le plus raide se situe après un passage sous la Francilienne, avec une courte remontée de 50 mètres. Ça passe mieux avec des braquets de VTT, et de toutes façons il n’y a aucune honte à descendre pour pousser le vélo !
Après 22 kilomètres, la balade se termine dans la forêt de Bondy et débouche sur le chantier de la future gare de Clichy-Montfermeil, qui accueillera la ligne 16 du métro.
On continue à suivre le trajet souterrain de l’aqueduc par les rues de Montfermeil avant de regagner les bords de Marne par Gagny et Neuilly-sur-Marne, puis de remonter sur la gare de Nogent-Le Perreux.
La première partie sur les bords de Marne, jusqu’à Dampmart, est plate et très roulante. On peut la passer avec n’importe quel type de vélo avec des pneus pas trop étroits : gravel, VTT, VTC, voire en vélo de ville.
En revanche, le passage sur l’aqueduc de la Dhuis est plus technique et nécessite des pneumatiques et des braquets adaptés. Si vous êtes en gravel, mieux vaut des pneus assez larges et cramponnés, ainsi que des braquets plus proches du VTT que de la route si vous ne voulez pas mettre pied à terre dans les quelques raidillons qui émaillent le parcours.
Pour cette reconnaissance, on a utilisé un vieux VTT 26 pouces avec des pneus de 57 mm de section et un braquet minimal de 34 x 36. Pas très roulant pour les bords de Marne, mais ça n’est pas plus mal car cette portion est empruntée par de nombreux piétons et il vaut mieux rouler tranquille ! On a aussi testé en gravel avec pneus de 33 mm et braquet mini de 34 x 28 : ça permet de rouler plus vite sur la grande majorité du parcours, mais ça patine un peu dans la boue et on a dû mettre pied à terre une ou deux fois. Bref, à vous de trouver le meilleur compromis !